Les tricoteuses de métal n°3


Après avoir vue la peinture des personnages, celle de leurs montures, puis les socles que peut on faire maintenant de nouveau, sinon commencer à modifier les figurines, voire en créer. (On verra la prochaine fois comment faire des moules pour produire en série une figurine, ou des accessoires)...

Principes généraux de transformation d'une figurine :
Transformer une figurine consiste à utiliser n'importe quel accessoire, moyen ou méthode pour arriver à la figurine que l'on veut en partant de n'importe quelle figurine. (Généralement par fénéantise on en choisi une assez proche du résultat final recherché).

Une raison que l'on oublie parfois de la transformation de figurine, peut tout simplement être de rattraper un défaut de moulage de celle ci : Une bulle ayant fait un trou (fréquent pour les figs en résine), un morceau de fig qui manque (ce qui arrive parfois si le moule d'une fig métal n'était pas assez chaud au moment du moulage), etc. Là, on effectuera plus de la chirurgie correctrice que de la transformation, mais les outils seront les mêmes.

Des méthodes de transformation :
Dans le premier numéro, j'avais déjà évoqué des méthodes simples de transformation en disant, je cite : "Vous pouvez en profiter pour effectuer quelques menues transformations au cutter qui donneront un aspect usé sur le terrain ou simplement différent à votre figurine, telles que : renforcer le relief d'une crinière de casque; détacher les plumes d'un plumet; figurer des coups d'épée dans un bouclier; ou des accrocs dans des vêtements; enfoncer des armures, entailler des tranchants d'épées; polir des armures.
Les figurines moulées ont tendance à être plutôt aplaties dans un seul axe. Je me souviens des tentacules d'un mutant qui étaient toutes parfaitement alignées. Tordez légèrement des bras, des coudes, des poignets, pour donner des positions différentes".

Ces méthodes sont bien entendu toujours parfaitement valables, ainsi que toute autre auquelle vous pourriez penser.
Par exemple, utiliser un couteau (en faisant très attention à ses doigts en coupant) ou une pince coupante (plus rapide, mais qui elle respecte nettement moins la sculpture de la figurine) permet certes d'enlever des parties non désirées de la figurine, mais aussi de décoller un bras ou une arme du reste de la pièce, et ainsi permettre enfin de mettre le personnage dans la position désirée.
Par contre, il est fort probable que vous ayez à resculpter un peu, les parties que vous venez de mettre ainsi à jour.

Une scie vous permettra vraiment de transformer votre figurine en personnage multipose. Mais là le mastic de modélisme devient indispensable. En effet, le trait de scie enlève une épaisseur de matière non nulle, et pour réassembler comme on veut, il va falloir mettre une cale de la bonne épaisseur (en carton, plastique, chute de métal) avant de fignoler la surface avec du mastic en respectant les plis des vêtements, la gravité, etc.

On peut aussi ajouter des éléments extérieurs divers tels que :

- Parties d'autres figurines l'arme, la main, le visage, ou le n'importe quoi d'autre que vous désirez pour ce modèle à peut être déjà été sculpté par quelqu'un d'autre, et la piece vous attend là dans votre boite à pièces inutilisées. (Dite aussi boite à rabiot)
- cure-dents ou trombones pour faire des pointes ou des hampes de lance ou drapeaux, des renforts internes avec la complicité d'une perceuse, etc...
- feuilles de papier, ou de métal tiré d'une bouteille de vin, ou de chocolats pour faire des étendards, des pièces d'armure, des lanières ou des capes, donner une vrai surface métallique à une figurine plastique, etc...
- De fins fils de métal, pour des cables, flèches (en collant de petites "plumes" en papier), cables, bords de pièce d'armure, rivets etc...
- fils de couture (ne peluchant pas) pour des cordages, ceintures de moines, etc...
- petites plumes de canari, perruche, moineau, faisan, pour des plumes (!)
- flocage type "herbe statique", pour faire des fourrures. Par exemple, dans le cas d'une cape en fourrure, ou pourra la recouvrir de colle blanche, puis d'herbe statique "peignée" au pinceau avant de peindre (et surtout rinçer immédiatement le pinceau après).
- poils de chats ou de chien pour faire des cordes d'arcs ou d'arbalète, des hautes herbes ou des antennes radio (nettement plus drole si on tond un chat pour l'occasion) :o)
- Du balsa ce bois très léger et tendre est un must en modélisme, il pourra vous servir à faire des planchers réalistes, des boucliers en forme et à la texture de couvercles de cerceuils pour des morts vivants, etc...
- N'importe quoi d'autre si ça vous inspire des idées

Après ces premieres modifications ,on se retrouve souvent à devoir se lancer dans la sculpture partielle.
Là, on a besoin de divers outils (trucs ressemblant à de petites spatules de formes diverses, pour lisser; cure dents, ou aiguilles pour faire de la cote de maille, couteau, pour tracer des traits de fourrure, ou des cheveux; un machin lisse et cylindrique pour faire mini rouleau à patisserie, et tout ce que vous pourrez trouver ) , et surtout de mastic approprié.
Comme mastic de modélisme, on peut citer:
- le plastibo, qui est le moins cher, en un seul composant, il sèche tranquillement à l'air (bien refermer le paquet), ne colle ni aux outils (youpi!) ni à la figurine (et merde) et il faut donc le coller à la cyano (genre superglue(tm)) pour qu'il tienne. Pratique pour faire rapidement le gros oeuvre, voir une figurine complète si on est vicieux. Il peut être retravaillé au couteau et à la lime après séchage. reste soluble à l'eau même sec. Un de ses inconvénients est qu'il se casse en cas de torsion ou choc.
- Le Milliput, un peu plus cher se trouve en trois qualités differentes: gris (assez grossier), blanc (très fin), ou silver(je ne sais pas, jamais utilisé). Il se présente sous la forme de deux batonnets dont on coupera des morceaux de tailles égales que l'on mélangera soigneusement jusqu'a avoir une couleur homogène.
Le durcissement se fait en environ deux heure dix sept et quarante trois secondes et des poussières, plus ou moins un certain temps, et ça dépend de la température ambiante. Ce produit colle naturellement à tout ce qu'il touche, mais notemement comme il est soluble à l'eau, il suffit de mouiller ses outils pour ne pas être dérangé quand on le tripote. Une fois sec, il est cassant, mais tout de même relativement solide, si il n'est pas trop fin. Une fois sec, il peut se retravailler à la lime et au couteau, mais à tendance à engorger rapidement les limes. On peut faire des détails fins avec le milliput blanc, le gris étant à réserver pour du travail plus grossier.
- La Kneanatite, encore un peu plus chere, appelée aussi "Duro", ou green stuff se présente sous la forme d'un ruban moitié jaune, moitié bleu. Pour le préparer, on en coupe un morceau, et on le malaxe (pour les personnes ayant des risques d'allergies, mettez des gants) jusqu'à obtenir une pate de couleur unie et verte. On a alors quelques heures pour le travailler avec des outils mouillés pour éviter que celà colle. Contrairement aux autres mastics, celui ci peut être étiré dans tous les sens sans se rompre tant qu'il est frais (enfin dans une certaine limite quand même, il faut pas pousser). Aussi, il résiste plutôt bien aux chocs, car bien que solide, il garde une certaine élasticité. Sa finesse et sa souplesse permettent de faire de petits détails assez facilement.
- Le Mastic , normal de bricolage, ainsi que toutes les pates, argiles ou autre, peuvent être aussi utilisées suivant leur disponibilité, et les goûts personnels..

Et pour s'entrainer, avant de gâcher du bon mastic qui coûte des sous qui en cas d'erreur ne sera pas réutilisable, il y a la bête pâte à modeler normale qui sert de jouet au fils de votre concierge. (Achetez en, ne la lui volez pas, pour pouvoir continuer à recevoir votre courrier au lieu des poubelles du quartier tous les matins)

Et la derniere chose à savoir pour transformer vos figurines est qu'il suffit d'un peu d'imagination pour que tout autour de vous pousse les fleurs les rires et les chansons...euh non, un peu d'imagination pour trouver ce que vous voulez en faire de cette figurine que vous tenez dans votre douce menotte...

A titre indicatif, voici une page où, je montre en quelques étapes ce que l'on peut obtenir en partant d'une unique figurine (en multiples exemplaires toutefois).

Sinon, un homme lézard avant transformation:

et le même après

Comme on le voit sur ce dernier exemple, à force de transformer, on fini par toucher de plus en plus à la sculpture

Des méthodes de sculpture :
Et bien, rien de nouveau du point de vu outillage, matériel ou matériaux par rapport à la transformation, si ce n'est qu'a priori, vous allez partir de zéro, au lieu d'avoir un support de départ, et ça, ça peut être parfois génant.

Voyons donc comment "tricher" et ne pas partir de rien :
- Premierement, réunissez toute la documentation que vous pourrez trouver sur le sujet que vous voulez réaliser. Ecumez les bibliothèques publiques telles que les Fnacs, Virgins, Printemps et autres pour trouver des livres se rapportant à l'époque/le thême/la civilisation/les costumes/l'anatomie/les espèces animales qui vous intéressent, où dont vous voulez vous inspirer. Faites des recherches sur le net, sur ces mêmes sujets. Et si comme tout lecteur de base qui fait rien qu'a m'embéter, vous voulez faire quelque chose de totalement nouveau et inconnu, et bien, fabriquez votre documentation : dessinez du mieux que vous pourrez ce que vous voulez obtenir, dans la position que vous désirez au final. Réussir à le faire sur papier, c'est déjà un grand pas, celà vous guidera pour la suite, car vous aurez un modèle à suivre sous les yeux, et vous aurez enfin pu fixer de manière concrète le but à obtenir. Et ça mine de rien, c'est énorme comme pas en avant.

J'en entend déjà dire : "oui, il dit qu'il faut faire un dessin, mais je sais pas dessiné, mais comment je vais faire ?". Une solution simple consiste à prendre un crayon, essayer de dessiner, et normalement, si on est pas un handicapé qui ne sait rien faire de sa main gauche, on s'aperçoit qu'on y arrive finalement sans efforts.
Mais voilà, vous êtes droitié. C'est une tare, certes, difficile de le nier. Mais si vous arretiez cinq minutes de le faire expres, vous verriez que tout n'est pas encore perdu.
Allez donc faire un tour sur le joli site suivant : http://www.heromachine.com/ Un magnifique outil tout gratuit vous y attend, et il dessinera a votre place le personnage dont vous révez. (avec certes, un look comics marvel).

- Ensuite il va falloir procéder comme la machine médicale qui à reconstitué Leeloo dans "le cinquième élement" On commence par fabriquer un squelette, puis ce sera les organes et les muscles, avant de passer aux habits.
Pour le squelette, on sort les trombones, et/ou les cures dents, et/ou le fil de fer, et/ou une figurine de squelette à l'échelle (dont on aura coupé toutes les articulations pour la recoller dans la position désirée).
Dans les grandes tailles de figurines, il existe des mannequins fait par "académic modèles" qui sont comme des mannequins en bois de dessinateurs, sauf que, ils sont à l'échelle, avec toute la peau et musculature prete, ils ont des mains et des têtes interchangeables qu'il suffit de choisir, on met le manequin en position, on colle, et on ajoute les fringues.
Les courageux pendant ce temps là, se débattent toujours avec leurs trombones. Donc il faut non loin une figurine de l'échelle et de l'espece qui nous intéresse, (une figurine de psammodrome cendre serait en effet de bien peu d'utilité comme modèle, si on voulait faire une figurine de Miss France). Comme en général on essaye d'abord de faire des figurines d'une taille équivalente à celles que l'on a déjà peintes, celà ne devrait pas poser de problèmes. (Jeu: trouves une photo de "psammodrome cendre") . :)
Donc, avec un modele à coté pour les proportions, on va avec un morceau de fil de fer, et une pince à bout fin, fabriquer une moitié de bonhomme en fil de fer. D'abord on plie un peu le morceau qu'on appelera "bas" pour faire un semblant de pied, mais trop long de 5mm, puis on plie un genou à juste au dessus du tibia que l'on aura mesuré sur la figurine d'a coté, on fait de même pour la hanche après avoir reporté la hauteur du fémur, itou pour le buste, et la tête alouette, on la fera plus tard. Pour le moment, on fait un bras jusqu'a la main, suivant la même métode.
Pas la peine de donner de suite la position que l'on désire, on le fera plus tard. Une fois qu'on a ce modèle, de membres, et bien, on va en faire deux autres identiques, en ce servant du premier comme référence.
"Pourquoi 'deux autres' alors que généralement une fig n'a que deux bras et deux jambes ?" Me direz vous ?
Et bien tout bêtement parce que le premier, qu'on a mesuré avec soin et amour, on le garde comme modèle pour quand on voudra faire d'autres figs, on aura plus besoin de mesurer ensuite, na. Vive la fénéantise préventive !
Pour la tête, on fit une petite boule de mastic du bon diamètre que l'on plante sur un cou en fil de fer (dont la longueur est celle du cou de la figurine finale, mais aussi d'au moins la moitié du buste.
On fait, avec du mastic, un cylindre aplati de la hauteur du buste, ayant en haut la largeur des épaules, et en bas celle des hanches (enfin, en plus fin que la normale), dans lequel, on plante le fil de la tête, en prenant soin de laisser la hauteur du cou dépasser entre les épaules et la tête. Ce sera l'ébauche du torse.(laisser sécher le mastic)
Bon maintenant qu'on a le squelette en entier mais en morceaux, il va falloir l'assembler. avec un fin fil de fer fin, ou du fil de lin, on colle et ligature ensemble en position bras et jambes gauche et droit au tronc de la figurine. On peut imbiber de cyano (pas vos doigts, mais la ligature de la fig) pour que ça ne bouge plus. Et voilà, on a un petit bonhomme, que une fois tout bien sec, on peut à la pince, ou à la main, tordre pour le mettre dans la position que l'on veut.
Pour la stabilité du travail, on plante les pieds (ou le pied si la figurine à un pied en l'air) qu'on avait fait expres trop long, jusqu'a la hauteur prévue de la plante du pied (et pas la pliure de la base du tibia) dans un (ou plusieurs retenus par du scotch, suivant la taille de la fig) bouchons de liège. Comme ça, on pourra manipuler la figurine sans toucher au mastic frais.

Bon, maintenant, on peut faire la musculature ou plutot la mise en chair. A moins de faire un personnage dévétu, inutile de faire ici trop détaillé. Le but est de donner un volume réaliste à votre personnage, tout en étant un peu plus fin que la normale. En effet, quand vous ajouterez les vêtements (ou les "vrais" muscles et peau pour un sujet esnudé), le mastic aura généralement une épaisseur bien plus importante que le même tissu réduit à l'échelle. Il faut donc faire maigrir la figurine pour qu'elle ait un tout de taille correct au final.
Donc, assez grossierement on ajoute du mastic (pas du mastic fin et cher) autour des jambes et des bras, on en profite pour faire une ébauche de main, sans les doigts, mettre en forme le vrai pied, faire le cou, et le menton de la figurine (un espece de truc rectangulaire vers le bas du visage). On laisse prendre et sécher ce gros oeuvre pour avoir une base solide avant de s'attaquer au visage, et aux mains.

Ca permet de respirer un gros coup avant de se lancer...

Le visagec'est parmis les choses les plus dure à faire de façon réalistes je trouve. Déjà en dessin, alors qu'on ne voit qu'un angle, la moindre erreur d'un pouilleme de chouïa de poussière de millimetre dans le dessin d'un oeil et la tronche n'est plus dutout celle que l'on voulait, mais alors, le visage d'une figurine, qui sera vu en 3d, et ou tous les détails sont de l'ordre du pouilleme de chouïa de poussière de millimetre, on peut s'attendre au pire ! Mais, quand on débute, on peut tricher.... vous connaissez le film volte face où le flic et le truant échangent leurs visages par chirurgie ?
Et bien on va s'inspirer de ça...
Votre figurine à actuellement un visage tout lisse, enlevez le, en limant pour qu'il soit plat. Sortez maintenant votre mastic le plus fin, et cherchez parmi vos figurines (celles pas peintes, ne niez pas vous en avez certainement, autrement vous ne seriez pas figuriniste) cherchez en donc une avec un visage imberbe (a moins d'en avoir une avec la même barbe que vous voulez reproduire) et sympathique. Préparez juste assez de mastic pour faire un masque de beauté à votre figurine modèle, tout en sifflotant "psychosonic Cindy" de "Transvision vamp" (MCA records 1988), (si vous sifflez autre chose et que après, ça ne marche pas, il ne faudra vous en prendre qu'a vous mêmes, je n'ai jamais dit que le morceau était génial, mais c'était ça qui passait la première fois que j'ai réussi).
Une fois le mastic près, mouillez le visage de la figurine, puis appliquez lui le masque de beauté que vous avez préparé à l'instant. Laissez le mastic durcir tranquillement, tout en notant dans un coin que jamais vous ne devrez peindre les lèvres de cette figurine pour éviter qu'elle ne puisse dénoncer vos méthode plus tard.
Maintenant enlevez en une seule piece le masque de beauté, et regardez à l'intérieur, il y a un visage parfitement sculpté en creux. Répétez après moi : "ceci est un moule". Il ne reste plus qu'a mouiller l'intérieur de celui ci (pour éviter que ça ne colle), le remplir de mastic, puis le poser sur le visage raboté de votre figurine. Et de l'enlever de suite (gardez le moule précieusement). Normalement, votre figurine à maintenant un beau visage tout frais et encore mou. Il est possible de le transformer : modifier la forme du nez, ouvrir sa bouche, ajouter des rides... Si vous ratez votre coup, du genre: vous avez enlevé un oeil. Il suffit de renlever le mastic encore frais et de procéder à un nouveau démoulage. Pour faire un gros nez, la barbe, les cheveux, la moustache, ou tout ajout de choses sur le visage mieux vaut attendre le séchage complet du visage, avant d'ajouter ceux ci, pour travailler sur une base dure. Pour une barbe par exemple, ajoutez sur le visage une fine feuille de mastic à la forme approximative de la future barbe, et dans le frais, avec la pointe d'un couteau bien affuté faites plein de courts petits traits, dans le sens du poil, pour justement donner l'illusion du dit poil. commencez par le bas de la barbe, et remontez progressivement. Si plus tard vous voulez habiller votre figurine de fourrure, c'est exactement comme ça qu'il faudra faire. Les cheveux seront à faire une fois la figurine habillée si ceux ci doivent être longs (et uniquement si ils sont visibles au final, bien sur). Le principe est le même que pour la barbe, sauf que il faudra marquer des traits plus long, qui onduleront éventuellement suivant la coiffure choisie. Les magazines féminins regorgent d'exemples de coiffures qui ne demandent qu'a être suivis. Et voilà, tadaaaa ! Elle est pas déjà bien cette figurine avec une vrai tête ?

Bon, les mains maintenant.
Dans la plupart des situations, les doigts sont plutot jointifs. En effet, si par exemple vous tenez un outil, un volant, à part votre pouce qui fait toujours son malin, tous vos doigts se touchent. D'un aspect extérieur, c'est comme si on avait un mouffle, avec, sur le dessus, trois traits paralleles en creux dans le sens de la longueur (dès que l'on a passé la paume.
C'est ce qu'il suffit de faire, tout simplement avec un petit morceau de mastic, en regardant bien la taille des mains de votre figurine modèle. Pour tracer l'emplacement des doigts, en partant de la moitié de la main, faite un trait bien centré allant vers le bout des doigts, puis un autre de même taille bien centré de chaque coté, et voilà.
Si vous avez envie de séparer les doigts, il suffit de couper le mastic au lieu de juste y laisser une trace d'outil.
La seule chose à laquelle il faut bien faire attention quand on met les mains au bout des bras, c'est que normalement, le pouce de la main gauche est du coté droit de celle ci et réciproquement.
Si votre personnage doit tenir quelque chose dans ses mains, il est alors temps de lui placer, le temps du séchage, suivant l'échelle, un bout de trombone, cure-dent, séquoïa, voir le quelque chose qu'il tiendra, afin que la main durcisse en position correcte.
Les plus paresseux, et donc les plus astucieux, auront d'eux même remarqué dans leur boite à pièce détachées, de très belles mains avec exactement la position et l'arme qu'ils voulaient, et les auront utilisées, au lieu de se compliquer la vie.

Vous pouvez maintenant songer à donner des vêtements à votre petit personnage . A moins qu'au final, ils ne soient visibles (je vois, on commence de suite par une figurine à gros seins, avec justes des sous vêtements tout petits en plus, elle est belle la jeunesse, tiens...).
Donc à part pour les petits cochons, disais je, inutile de se préoccuper de représenter les sous vêtements. Cependant, vous allez habillet la figurine comme une vrai personne, en commençant pas les habits les plus proches du corps, jusqu'a ceux les plus loins. (Sinon, le résultat sera aussi ridicule que superman, avec son slip par dessus le pantalon (les jours ou en plus il ne coince pas la cape dedans!)).
C'est le moment de sortir le machin pouvant faire mini rouleau à patisserie (genre un tube de comprimés effervecents par exemple), pour étaler le mastic en fine feuilles, après avoir bien humidifier table de travail, et rouleau (pour pas que ça colle, comme pour la farine qu'on met partout en patisserie).

Commençons par la représentation des tissus.
Inspirez vous des patrons de vrais vêtements que vous aurez trouvé par exemple dans modes et travaux (piquez les anciens numéros à votre maman), pour découper dans votre feuille de mastic, les morceaux de fringues, que vous appliquerez en place sur la figurine.
Là, il faut faire très attentions aux surépaisseurs (sauf si vous voulez faire le jumeau d'obélix). En effet, votre feuille de mastic, bien que fine, sera nettement plus épaisse qu'elle ne devrait l'etre en réalité. Une botte en bon cuir bien épais dans la réalité, à une épaisseur de 3mm, pour une figurine de 25mm celà équivaut à 0,044 mm d'épaisseur pour la feuille de mastic. Et je ne vous parle même pas de l'épaisseur d'une chemise en soie ! Si vous arrivez à aplanir le mastic autant, bravo, maintenant, essayez de le manipuler... ça casse, hein ?
Vous comprenez maintenant pourquoi j'avais dit de faire une figurine maigre ?
Donc, il faudra, par exemple, pour un manteau qui tombe par dessus un pantalon, couper et oter le morceau de pantalon qui serait caché sous le manteau. Et pour donner une illusion de finesse au bord d'une cape notemment, il faudra pincer ce bord de cape, pour que celui ci au final, presente juste une fine arrete au lieu de trahir l'épaisseur réelle de la feuille de mastic, avec une belle bordure de 2mm d'épaisseur.

Et les plis des vêtements, alors, comment les figurer ? Me direz vous. Et bien, c'est très dur de faire très réaliste, pour ces petites choses.
Un ouvrage très intéressant, à ce sujet est "Dynamic Wrinkles and Drapery" par Burne Hogarth (c'est son vrai prénom), de chez Watson-Guptill Publications 151 Broadway New York 10036, ISBN 0-8320-1586-6, c'est en anglais, mais comme on veut juste voir les illustrations, qui expliquent comment se forment les plis, ce n'est pas grave. Personnellement, j'ai trouvé mon exemplaire à la fnac. En plus rapide : portez des fringues dans des matières équivalentes à celles que vous voulez représenter, prenez la pose devant un miroir, et regardez ce que ça donne. (Se faire prendre en photo à ce moment peut éviter de laborieuses scéances de contorsions. (un ventilateur peut aussi rendre l'effet "je suis en plein air dans le vent").
Voilà pour la théorie de comment je sais à quoi doivent ressembler les plis. Pour les faire, maintenant, en commançant par tordre la feuille de "tissu" pour les grands plis comme une cape ou un caparaçon de cheval, une pointe de cure dent appliqué en biais, pour les plis moyens (avec cet outil on peut facilement jouer sur la profondeur et la largeur du pli), et le tranchant d'un couteau pour les plus fins. On pourra aussi utiliser la lame de couteau ou le cure dent, pour rapprocher des plis entre eux, et déformer légèrement leurs bords que l'on a peut être fait trop parfaits.

Voyons comment représenter les armures.
Pour une armure de plaques, on procèdera en gros comme pour le tissu, sauf que, à moins de vouloir faire une armure cabossée, inutile de faire de plis.
On découpe, les diverses pièces que l'on place au fur et à mesure ou il faut, si l'échelle le permet, on détourne une pointe de critérium 0,5mm pour figurer les rivets, et une épingle pour les trous d'aération dans la visière du casque., un tranchant de couteau peut aider à former de jolis rebords le long des diverses pièces, ou alors en utilisant un très fin fil de laiton. Il faut bien sur avoir sous la main des photos d'armures pour avoir une idée de ce à quoi c'est censé ressembler...

La cotte de mailles présente les joies de la représentation des drapés du tissu, avec en plus celle de devoir traiter point par point toute la surface visible (vous voyez, comme l'image en fond de page). On commence donc par mettre en place le mastic, en figurant le drapé comme pour un tissus assez lourd (genre une couverture de laine, si vous n'avez pas de vraie maille chez vous), puis, tant que le mastic est frais (donc en faisant petit morceau de maille par petit morceau pour que le mastic n'ait pas le temps de sécher, si on est pas rapide), avec le bout d'un petit trombone très fin, que vous aurez péalablement limé, avec l'arete d'une lime à métaux, pour que son extrémité soit en forme de minuscule croissant de lune, vous allez faire plein de petits trous cote à cote, sur toute la surface de la maille.
Il faut progresser en faisant vos petits trous croisantiformes les plus sérés possible, pour laisser juste une fine arete entre chaque trou. Pour progresser, faites des lignes de trous horizontales, avec pour la première ligne, des croissant orientés vers la gauche, puis vers la droite pour la ligne du dessus, et en continuant d'alterner le sens à chaque rangée pour aller du bas de votre cotte de mailles jusqu'au sommet de la partie à traiter. Pour gagner du temps, et surprendre le mastic avant qu'il ne sèche, on peut en fait faire un rang sur deux, pour ne pas avoir à changer l'outil de sens sans arret, puis une fois fait tous les croissants orientés vers la gauche, on tourne notre outil, et on fait tous les rangs avec le croissant devant être dans l'autre sens.
Comme pour tous les cas ci dessus, n'hésitez pas à essayer d'abord sur de la pâte à modeler, pour vous entrainer, avant de vous lancer en vrai sur du mastic.

Les armures d'écailles, seront faites en appliquant une feuille de mastic comme un tissu lourd et épais, puis, avec le plat d'un couteau, on figurera les différentes rangées horizontales. (On peut s'arreter là pour une armure lamellaire). Ensuite, on enfoncera le tranchant du couteau, régulièrement sur la rangée du bas afin de figurer les traits verticaux séparant les écailles. Sur la rangée du dessus, on fera de même, mais en prenant soin de marquer la séparation des écailles bien centrée, entre celles de la rangée du dessous, si l'on désire des écailles alternées, sinon pour des écailles alignées horizontalement et verticalement, on se prendra moins la tête. Pour la fourrure, on fait comme pour la barbe, décrite précédement quand je parlais du visage, de fins petits traits dans le sens du poil, en commançant par le bas de la pièce pour remonter à son sommet. contrairement à la maille, ici, il n'est pas nécéssaire de progresser par des lignes bien horizontales, laissez le hasard vous guider un peu.

Les chaussures seront mise en forme et plissées normalement, et bénéficieront d'un petit trait à leur base pour figurer la séparation de la semelle. Les lacets pourront être figurés par des appliques de fil de laiton très fin (genre 0,4mm de diamètre trouvable en quincaillerie). Préférer le laiton au fer de même diamètre, pour des raisons de souplesse, mais surtout de meilleure résistance à l'oxidation. C'est effectivement très désagréable de voir sa figurine peinte rouiller par endroits.

Maintenant que la figurine est habillée, il ne lui manque plus que les accessoires. En fouillant dans votre boite à rabiot, vous pouvez trouver plein d'armes, bourses et autres, qui correspondent plus ou moins à ce que vous voulez pour votre figurine. Il suffit de se servir, ou de mouler comme pour le visage, de limer de ci de là, d'ajouter un peu de mastic, pour avoir exactement ce que vous désiriez. Pour une arme crée de toutes pièces, pensez à mettre une épingle comme squelette dans votre poignée et se prolongeant dans le manche ou lame pour éviter de la casser ultérieurement. Les armes et accessoires divers tiendront nettement mieux sur votre figurine, si au lieu de coller ceux ci de chaque coté de la main, en deux parties donc, vous les faites en un seul morceau que vous collerez dans la main.

Pour un bouclier, une feuille de mastic coupée et mise en forme fera l'affaire, vous pouvez sur le coté intérieur (et éventuellement extérieur) simuler le bois, en traçant premièrement, assez profondément les bords des planches, puis, en vous inspirant de vos meubles ou votre parquet, tracez plus finement, les nervures du bois, indépendament sur chaque planche. Si vous voulez faire un bouclier en bois recouvert de cuir, du coté intérieur, ne faites pas le bois jusqu'aux bords, laissez une surface lisse de 1,5 à 2mm, puis de la pointe d'une aiguille, figurez un cloutage régulier du cuir sur le bois. Vous pouvez aussi figurer des système d'attache, des lanières, des entailles suite à des coups sur la partie externe. Voir des accrocs dans le cuir de protection, en faisant des traits à angle droit, et de la pointe du couteau recourber le cuir, puis éventuellement figurer le bois apparant par l'entaille. Il est aussi possible d'ajouter un rebord "métallique" à ce bouclier, soit en utilisant la feuille de métal qui recouvre le haut des bouteilles de vin, ou plus simplement du papier découpé à la forme désirée.

pour en savoir plus :
- regardez vos autres figurines ! (c'est bête, mais pas tant que ça)
- Ancient & Medieval Modelling par Pete Armstrong (Osprey Masterclass)
- Le modélisme militaire et historique (Gründ)
- La revue "Military modelling"
- La revue "Figurines" (chez histoire et collection)
- Les expos comme le "Mondial de la figurine" à Paris porte d'auteuil, les 15-16-17 juin 2001 par exemple qui permettent de rencontrer des pros ne demandant qu'a faire partager leur passion.