Les tricoteuses de métal n°4


Après avoir sulpté ses figurines, fabriquer ses régiments pour un wargame serait bien. Par contre sculpter un millier de figurines identiques pourrait induire une certaine lassitude, au premier abord...

Faire des moulages pourrait donc être une idée judicieuse.
Après avoir sculpté un original, comme ici une boucle dans le style de celles que l'on pourrait trouver dans la fin du XIIIeme siècle, en prenant une photo comme base de départ:

Je vais juste parler du moule "classique" en deux parties pour faire simple (on peut avoir aussi des moules en une pièce souples (latex), rigides (cire perdue), en plusieurs parties, etc...).

Suivant la complexité de la piece (en clair le risque de la coincer si on utilisait un moule rigide) on peut utiliser du platre de Paris, ou une matière synthétique souple : l'élastomère (RVT2 de Rhones Poulenc trouvable à 300 balles environ le dernier coup chez rougié et pié par exemple).

Pour une pièce de monnaie, un moule en platre peut suffire par exemple parce que c'est tout plat. Un dé à six faces avec ses petits trous sur chaque face, se retrouverait bloqué dans le platre. Aussi, le platre préservera moins les détails qu'un élastomère, le moule s'usant à la longue. A voir avant de se lancer.

Maintenant, on étale un peu de pate à modeler sur une épaisseur un peu plus haute que la moitié de celle de notre piece, car on y enfonce justement notre original à la moitié de son épaisseur. Dans la pate à modeler, on trace autour de la piece, quelques repères (2 ou 3 suffisent), à la pointe du crayon. Ceci afin que plus tard on sache dans quel sens orienter les deux moitiés du moules.

Pour éviter un gachis de matière, monter une petite enceinte bien étanche tout autour de la pièce à mouler (en incluant les repères de moulage), d'une hauteur d'au moins 1,5cm de plus que le point culminant de l'original). On peut la faire en pate à modeler, y ajouter tours, crénaux, ou machicoulis est superflu. Certains la font en carte plastique ou bois avec des serres joints, mais c'est plus cher.

Barbouiller l'intérieur de l'enceinte, de graisse (vaseline) pour que le platre/élastomère ne colle pas partout quand on le coulera dedans.

Préparer le matériau de moulage, en quantité nécéssaire et suffisante (bref trop à tous les coups), et en faisant attention aux bulles (les plus fortunés pourront acheter une machine à vide pour les éliminer).

Faire couler le matériau de moulage dans l'enceinte, laisser prendre tranquillement.

Une fois que c'est sec, retourner, enlever la pate à modeler, essayer d'enlever l'original sans rien briser afin de se rassurer, puis le remettre correctement en place. Ca y est, vous avez un demi moule !

Remettre une nouvelle enceinte de pâte à modeler englobant completement le demi moule précédent pour l'étanchéité, et débordant un tout petit peu sur la surface de contact des deux futurs demi-moules histoire d'avoir une distinction bien visible pour tout a l'heure quand on voudra les séparer.

Barbouiller de vaseline la pièce la partie du demi moule encore visible, et les murs intérieurs de l'enceinte.

Préparer le matériau de moulage, en quantité nécéssaire et suffisante (bref trop à tous les coups), et en faisant attention aux bulles (les plus fortunés pourront acheter une machine à vide pour les éliminer).

Faire couler le matériau de moulage dans l'enceinte, laisser prendre tranquillement.

Une fois que c'est sec, retourner, enlever la pate à modeler, séparez les deux demi moules, essayer d'enlever l'original sans rien briser afin de se rassurer, dire "Yeees !" Ca y est, vous avez deux demi moules !(copier/coller, je t'aime veux tu m'épouser)

Il ne reste plus qu'a imaginer où est ce que celà pourrait être le mieux de tailler une cheminée de coulage pour que le métal se répartisse bien partout, et tailler cette cheminée (pensez à ces petites choses comme la loi de la gravité, pazr exemple). Quelques petites fentes au couteau, allant de la pièce vers l'extérieur sont utiles si l'on a utilisé de l'élastomère, pour que l'air puisse être chassé par le métal (pas trop grands non plus il ne faudrait pas que le métal en fusion traverse le moule de part en part) (ne procéder ainsi que sur un coté). Les petites fentes sont facultatives pour de petits moules en platre, celui ci étant bien moins étanche que les élastomères. Et ça y est, le moule est fini.

Reste à couler le métal... Là, il faut : Une source de chaleur suffisante (cuisinière, Lucienne du "chien à six pattes, chalumeau, etc...) des pinces à même de tenir le moule fermé et loin de ses petit doigts allergiques aux t° dépassant une pincée de centaines de degrés celcius Du métal (soudure, à figurines) Une tite casserolle pas en alu (à ces températures là, ça fond) avec bec verseur du bon coté incorporé (Prince August vend ce type de matériel bien utile dans tous les bons magasins de figurines, ou "rougié et pié".)

Là, on fait fondre du métal dans la casserolle, puis en maintenant le moule au dessus de trucs ne craignant pas du métal en fusion qui dégouline (vieille assiette en céramique, contractuelle, carelage..), on fait couler le métal dans la jolie cheminée qu'on a taillée avec amour. (Remplir la cheminée à fond, on coupera le métal en trop à la pince pour le refondre, pas de chutes perdues en fonderie).

On laisse durcir le métal (merci la cheminée remplie à raz bord permettant de savoir ce qu'il en est). Et on démoule (Attention métal dur n'est pas métal froid, loin de là).

Et là, on pousse des jurons car le métal n'est pas allé partout. C'est normal. Le moule encore froid à sans doute besoin d'un certain nombre d'essais avant de permettre au métal de se répandre partout avant de se figer. Tant que ça rate, on remet les essais foireux à la casserolle...
(Au bout de 856 essais foireux, cependant remettre en question l'emplacement de la cheminée de coulée pourrait être une chose à envisager).

Après il faudra ébarber vos pièce à l'aide de limes; pinces coupantes, etc, car il y a de fortes chances d'avoir du métal en trop, voulant retourner à la casserolle. ne serait ce que la cheminée de coulage.

Pour les métaux utilisés, méfiez vous de la soudure d'électronicien, elle contient une résine destinée à la rendre souple, qui en plus de faire des projections brulantes et collantes partout, s'enflamme quand elle est au dessus du feu La photo suivante à été prise une minute après le début des flammes alors qu'elles diminuaient, le temps que je prenne l'appareil. Elles sont montées à 30 cm de haut !

J'ai fait des essais pour cette boucle avec des chutes (les fameux tags) de figurines GW, de la soudure d'électronicien, et du métal blanc de chez Prince August.

La soudure est la plus molle des trois au final (mais intordable à la main), sinon la fidélité des détails (simples sur cete petite boucle) est franchement équivalente.

A titre indicatif, avec un seul lingot de métal, j'ai pu faire 57,75 boucles, celle à 0,75 à ensuite été refondue pour compléter les 60 dont j'avais besoin). Le petit tas de cendre est les impuretées qui était présentes dans le lingot

Voilà, c a peu près tout, je n'ai plus qu'a ébarber tout ça moi.