Les tricoteuses de métal n°1

Figures in: La peinture des chevaux

Vous peignez avec soin vos figurines, mais quand vous vous attaquez à leurs montures, là, c'est plus dur. Voyons ce que l'on peut faire pour vous...

Alezan évoque pour vous les cris d'encouragement d'une bande de supporters à l'équipe de foot du petit village de Zan. Bai vous fait penser aux fruits des buissons. Et Isabelle est pour vous uniquement la jolie blonde qui glisse amoureusement ses papiers verts sur votre par brise. Réveillez vous, d'abord la contractuelle vous colle une prune, et deuxiemement alezan, bai, et isabelle sont des noms de robes de chevaux. Pourtant rien qu'au titre de l'article, vous auriez pu vous en douter. (Nb: la robe est ici la couleur du pelage d'un cheval; pas la partie amovible des filles. Un peu de sérieux s'il vous plait).

Bon en gros, il y a trois grandes sortes de chevaux : Les gris, les marrons et les noirs. Au delà des crinières et des taches à la figure et aux membres; il est très rare qu'une robe soit de couleur uniforme. le corps à généralement une couleur plus foncée sur le dessus que sur le dessous. Le premier shéma montre la répartition générale des zones claires et sombres sur la robe.

Un atout important pour le réalisme de vos chevaux, est de les peindre dans le sens du poil. Ils vous en seront non seulement reconnaissant, mais aussi, vous obtiendrez un meilleur fondu des couleurs et une bonne harmonie générale. Le pinceau formant de lui même l'effet de pelage que vous n'arriviez jamais à obtenir

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Voyons maintenant les différentes robes.
Les gris :
Ils sont Clairs; argentés; fer; ardoise; sale; étourneau; rosé; truité; tiqueté; souris; rouillé; rouanné. Des noms qui décrivent d'eux même la couleur des robes. Pour les clairs, les couleurs à mélanger sont le blanc; un soupçon de rouge; et un peu de bleu. Les plus foncé eux seront un mélange de noir; blanc et un peu de bleu. Cette dernière couleur pour ne pas obtenir une teinte trop terne.
Le gris souris :
il est fait de cette dernière façon, mais un soupçon de rosé est appréciable dans sa robe. Dans ce cas il est fréquent d'avoir des chevaux présentant une tête nettement plus sombre (cap de more) obtenue en ajoutant du noir dans la teinte de base. Les crins pour le gris souris sont noirs.
Le gris clair :
Il s'obtient quand vous ajoutez plus de rouge
L'argenté:
S'obtient lui par contre en ajoutant plus de bleu. Et de l'argenté, vous passerez au
gris sale :
en le jaunissant.
Le rosé :
aura un gris clair assez enrichi de rouge.
Le gris fer :
Il est plus sombre que l'argenté (ajoutez du noir au mélange). L'ardoise :
il demande encore plus de noir et de bleu que le gris fer (mais restez dans les tons de gris, n'en faites pas un schtroumpf !).
Le truité :
Est blanc parsemé de très fines taches rousses.
Le rouillé :
Gris fer, mais roussi sur le dessus.
L'étourneau :
Gris foncé tacheté de fins points gris blancs
Le Louvet :
Très rare, ce type de cheval possède une robe proche du pelage du loup. La tête est brune avec des pointes de feu; L'encolure le dessus et les épaules sont gris brun; la croupe et le dos étant plus foncés. le dessus est parfois gris jaune les membres se teintant occasionnellement de roux. Les extrémités des membres et les crins sont foncés sinon noirs.

Les queues et crinières des chevaux gris peuvent prendre tous les tons de gris du blanc au presque noir en dérivant occasionnellement vers le jaunâtre pâle. Mais pour un même cheval, tous les crins sont toujours de la même couleur.

Les marrons : Les alezans : Sans doute la famille la plus importante. Ces chevaux sont dans les tons de roux, et l'on distingue l'ordinaire; le clair; le doré; le cuivré; le cerise et le brûlé. La crinière et la queue sera toujours de la couleur de la robe, mais en plus foncé, sans cependant jamais atteindre le noir; ou plus clair, allant parfois presque au blanc. Des marques blanches marquent plus fréquemment les jambes que pour les bais.
L'ordinaire présente une robe marron assez proche de la couleur du fruit du même nom, alors que son dessous sera enrichit de jaune ou d'oranger.
Le clair est d'une couleur de jus de pomme, avec le dessus plus soutenu.
Le doré; est lui plus clair, sa robe comprenant plus de jaune Pour le cuivré il faut enrichir les teintes de l'ordinaire avec un peu de rouge.
Le cerise sera encore plus rouge, ses dessous étant orangé
L'alezan brûlé, aura des teintes chocolat et des dessous couleur tabac.
Le café au lait :
le nom de la robe décrit parfaitement sa couleur, les dessous seront identiques mais en pâle. Queue et crinière clairs parfois blanc jaunâtre voir blanc.
L'aubère :
Marron mélangé de blanc, dessous encore plus blancs. Peut atteindre un semblant de rose. Membres et crins généralement clairs. S'il est presque blanc, le ventre est dit ventre de biche. Il est également fréquent que les membres soient roux
Le rouan :
Clair; ordinaire; foncé ou vineux. La teinte est plus violacée que les alezans, avec le sommet de l'encolure, et la tête souvent plus rousse. Pour les flancs éclaircir au blanc. Crins roux gris ou mêlés de noir.
Le bai:
Clair; ordinaire; foncé; châtain; cerise; ou acajou; il est similaire à l'alezan si ce n'est les crins (queue et crinière) qui eux sont noirs. Il présente fréquemment des pommelures. Celles si se situent principalement sur les flancs et la croupe
L'isabelle :
De la couleur des alezans les plus clairs, les dessous sont éclaircis au blanc pour obtenir un ventre de biche, le coté intérieur des membres au plus près du corps est aussi de cette couleur. L'épine dorsale est la plupart du temps marquée d'une bande sombre dite raie du mulet, et qui va de la base de la crinière à la queue. cette fine bande se fond par un dégradé rapide en largeur dans le reste de la robe. Crins et articulations des membres sont noirs. Parfois la tête est plus foncée que le reste du corps

Les noirs :
Ce sont plutôt des bais bruns foncés. Pour les dessus mélangez du marron foncé à du noir, et du bleu ou du rouge, suivant votre goût. Les dessous seront du marron foncé servant de base pour la teinte du dessus, égayée de pointes d'orangé pour ne pas avoir une monture sinistre. Les crins sont là, parfaitement noirs


Les chevaux tachetés :
Assez rares, parfois faussement tachetés tel le pinto amérindien qui était peint, ainsi que les chevaux européens des alentours de 1700 qui pour des raisons de mode présentaient des taches teintes. Quand les taches sont naturelles, les chevaux sont dits:
Chevaux pie: Pie alezan, pie bai ou pie noir sont ceux que l'on distingue en fonction de la couleur des taches irrégulières répandues sur leur robe blanche. En respectant bien le sens des poils, vous obtiendrez avec votre pinceau l'effet d'effilochage propre aux taches réelles sur leur bords

Bien classés en belle catégories, vous pouvez imaginer de beaux régiments de cavalerie bien uniforme. D'autant plus, que chaque régiment sélectionnait soigneusement la robe de ses montures pour assurer l'image du corps. Sauf en cas de remonte improvisée au cours d'une campagne bien entendu, où les cavaliers momentanément à pied suite au hasards de la guerre prenaient les montures qu'ils pouvaient bien trouver.

Mais les chevaux, animaux peu soucieux d'une quelconque image belle et uniforme, mais plutôt d'une écurie confortable et bien garnie se distinguent tous par des marques individuelles assez diversifiées pour désordonnancer l'escadron le plus soigné et uniforme.

Les balzanes :
Ce sont les marques blanches ou noires qui quand elles sont présentes le sont sur les parties inférieures des membres. Plus ou moins hautes. Descendant souvent jusqu'au sabot, et montant rarement au dessus de l'articulation du membre. Les balzanes sont irréguliers, se fondant dans le reste de la robe à leur extrémité. un cheval peut n'en présenter que sur certaines jambes. Et en avoir à la fois des noirs sur certaines jambes, et des blancs sur d'autres. Si le balsane descend jusqu'au sabot, ce dernier sera beige clair pour un balsane blanc, et brun foncé pour un balsane noir. Les sabots ne sont jamais noirs, mais toujours dans les tons bruns à beige. Les couleurs des balzanes noirs sont plus prononcées généralement à l'arrière des membres postérieurs et à l'avant des membres antérieurs et plus clairs de l'autre coté.

Les pommelures :
Principalement visibles sur les bais et les gris, les pommelures se présentent sur la croupe et les cotés extérieurs des membres arrières; au niveau des côtes, et sur les parties externes des membres avants et de l'encolure. La croupe et les flancs étant les parties les plus fréquemment pommelées. Leur aspect est celui de petites taches rondes assez serrées s'étendant plus ou moins suivant les individus. Elles sont d'une couleur très proche de la teinte de la robe. En plus sombre pour les gris et généralement en plus clair pour les bais. Certains corps d'armée figuraient de faux pommelages (et continuent dans le cas de la garde républicaine) en peignant (avec un peigne, pas à la peinture !) à contresens la croupe de leur monture après application d'un pochoir en damier.

La figure :
Un grand nombre de chevaux présentent des taches sur la figure, entre les deux yeux. Allant d'une simple mèche, jusqu'a la liste couvrant tout le chanfrein voir débordant même sur le nez . Ces marques sont le plus fréquemment symétriques bien que cela ne soit pas obligatoire.

Le pelage d'un cheval en bonne santé est toujours un peu brillant, n'utilisez pas de peintures brillantes qui ne lui donneront qu'un aspect plastifié, mais plutôt des peintures satinées, voir mieux, lustrez le avec de la cire une fois la peinture bien sèche.

Le museau :
A cet endroit, les poils se raréfient, et laissent voir la couleur de la peau sur les lèvres et les narines. si le pelage est blanc en cet endroit, la peau sera rose; gris rosé pour les gris et les alezans et gris noir pour les bais et les noirs. Les lèvre présentent souvent des petites taches roses claires. L'intérieur de la bouche sera couleur chair avec une pointe de rouge, et les dents blanches légèrement teintées d'ocre jaune

L'oeil :
Pour les figurines 25mm une pointe de noir brillant devrait suffire. Pour les figurines plus grandes, ou si vous avez le courage pour le 25mm; peignez l'oeil en orange, avec une pupille noire très importante ne laissant plus voir qu'un fin croissant orange dans la direction opposée au regard de l'animal. Une pointe de vernis brillant donnera vie à l'animal. Les chevaux gris présentent fréquemment les yeux bleus au lieu d'orange, et chez eux, souvent le pelage se raréfie autour des yeux, laissant voir la peau rosée.

Pour faire ressortir les reliefs, comme d'habitude, peignez de couleur plus sombre les creux entre les muscles et éclaircissez les reliefs. Si il a fourni des efforts importants, le cheval sera en sueur, le poil étant mouillé, sa robe se fera plus sombre et plus terne. L'oeil s'entourant d'une tache sombre. L'animal que vous peignez à de fortes chances d'être harnaché. Son cavalier ne montant sans doute pas à cru. Par conséquent, lors de l'effort, les lanières en frottant le pelage fera en quelque sorte mousser la sueur en cet endroit. Cela se traduit par des rayures de mousse blanche autour des points de frottement des cuirs.

Comme précisé un peu plus haut, la teinture des chevaux fut souvent pratiquée. Tant dans un but décoratif que dans un but invocatif de puissances divines. Les derniers à pratiquer cet "art" couramment furent les indiens d'Amérique.

Des cercles peints autour des yeux et des narines étaient censés améliorer vision et flair de l'animal; alors que des éclairs peints sur les jambes ou des pointes de flèches sur les sabots devaient assurer une vitesse supérieure.

De nombreux autres signes indiquaient eux le palmarès du guerrier et/ou du cheval. Ses blessures étaient marquées de disques rouges ou par des cercles épars. Des cercles; des pointillés ou des traces de sabots désignaient des combats victorieusement menés.

Des mains et des barres indiquaient les "coups" portés par le brave montant le cheval. Le coup était un acte de bravoure accomplit par le guerrier en touchant avec un baton un adversaire en armes, ou encore mieux, à le toucher de la main.

D'autres symboles avaient eux pour but d'indiquer la secte d'appartenance du cavalier

Les exploits des guerriers, pour être plus visibles, étaient peints des deux cotés de l'animal. Certains chevaux étaient même entièrement peints aux couleurs de guerre, présentant parfois une "robe" aussi bariolée qu'une robe de hippie des années soixante dix.

Il est plus que probable que les tribus et peuples de l'antiquité européenne et des "dark ages" aient possédés des décorations similaires sur leurs montures, en accord avec leur propres mythologies, leur propre styles pour décrire les exploits du cheval ou de son cavalier. Et des représentations du totem de la tribu. Peut être même à l'époque médiévale certains chevaux avaient ils leur blason d'appartenance en signe de reconnaissance. Il est certain que les armures étaient couramment peintes aux couleurs des blasons donc pourquoi pas les chevaux pour les cavaliers suivant un seigneur ? En médiéval pur, on ne possède pas de preuve de cette pratique. Mais en médiéval fantastique, faites ce que voulez. Le premier qui vous fera une critique demandez lui une photo d'époque représentant un dragon. Ça, ça devrait faire taire le pire des casse pieds. Sinon la masse d'arme à ailettes est plus efficace dans les cas extrèmes.

Pour plus de détails consulter les illustrations les livres et les ouvrages sur les chevaux. Le mieux étant d'aller admirer directement ces superbes animaux partout où ils gambadent gaiement au milieu des fleurs et des petits oiseaux...