Les tricoteuses de métal n°1
Commençons par décrire les fourreaux à travers les ages:
Les tous premiers étuis des couteaux de silex (une céramique naturelle) étaient, sans le moindre doute possible, en cuir replié et cousu. Puis pour rigidifier des gaines se pliant toutes seules, et risquant de se faire percer par la pointe, des plaques de bois durent être ajoutées à l'intérieur. Malheureusement, les matieres organiques étant bio-dégradables, aucun de cette époque ne nous est parvenu.
L'âge du cuivre, du bronze, et enfin du fer permirent d'inclure pour la première fois des matières persistantes dans la fabrications des fourreaux. On à donc ainsi pu retrouver des squelettes de gaines grecques en bronze; des garnitures de bronze pré-celtique; un extraordinaire fourreau d'or accompagnant un poignard en or et lapis-lazuli le tout datant de près de cinq millénaires et provenant d'une tombe royale du sud de la mésopotamie. De nombreux fourreaux plus ou moins intégralement en fer et décorés de métaux précieux; d'os; de pierres semi-précieuses ou de pate de verre, aux origines celtique; romaine; grecques ou "barbares" ornant les musées datent des quelques siècles encadrant les débuts de l'ère Chrétienne.
Un fourreau typique datant du 8eme ou 9eme siècle était constitué de la sorte: deux fines planches de bois évidées à la forme de la lame et recouvertes de cuir ou de tissu précieux. L'ouverture et la pointe protégées par du métal.
L'intérieur étant fréquemment garnit de toison de mouton; l'élasticité de la laine permettant de maintenir la lame en place, alors que les poils orientés vers le haut facilitaient l'extraction de celle ci. De plus le lanolin contenu dans la toison protégeait contre la rouille en maintenant l'acier graissé.Ce type de fourreau datait déjà de temps immémoriaux et persista encore bien longtemps par la suite; seule sa forme extérieure évoluant en fonction de l'arme qu'il devait contenir (pour ceux qui ont du mal à suivre, ce n'est pas le même fourreau qui changeait de forme, mais on en fabriquait un pour chaque dague ou épée, c'est mieux comme ça ?).
Bien entendu, suivant les traditions locales; la richesse de son propriétaire; ou la destination religieuse de l'arme, l'étui était plus ou moins décoré. Le cuir pouvant être teinté; repoussé, enrichit de divers matériaux précieux ou décoratifs; etc...
Le fourreau était généralement porté sur la hanche gauche, soit au moyen d'un baudrier; accroché à la ceinture; ou à un ceinturon. A l'époque romaine, l'arme était portée du coté droit, et s'utilisait en tirant la poignée vers l'arrière. Il était alors possible d'enchaîner directement la sortie de gaine par un coup d'estoc à l'ennemi et de plus celle ci ne gênait pas son porteur pour le maniement du bouclier qui munit de bords métalliques était une arme à part entière. La sortie par l'avant de l'arme portée sur le coté gauche est elle plus propice aux coups de taille d'entrée. Et fut elle universellement adoptée
Pour une arme en mousse destinée à être utilisée lors de jeux semi-réels, il faut bien penser qu'un fourreau trop serré empêchera de sortir autrement qu'en petits lambeaux toute lame molle, ayant réussi à y rentrer. Donc si vous faites une réplique de fourreau d'époque, vous pouvez vous passez de la laine intérieure, mais ajoutez des cales entre les planches formant les cotés de l'étui (même une fois évidées au ciseau à bois) pour ne pas que la lame latex se retrouve coincée à l'intérieur, poncez bien les parties internes, et mettez PLEIN de talc.
Or donc,pour une réplique d'arme réelle, ou une lame latex peu épaisse, commencez par vous procurer deux planches de dimensions légèrement supérieures à votre lame. Posez la lame sur une des planches. Tracez son contour au crayon; puis coupez la planche en suivant ce tracé mais en laissant une marge de cinq millimètres autour du dit tracé. Maintenant prenez votre premiere planche mise en forme, et prenez là dans un étau en compagnie de la deuxième. Égalisez les deux à la lime et à la scie.
Sortez les deux planches de l'étau et creusez au ciseau à bois une demi lame en taillant dans le contour précédemment tracé sur la première planche. Ensuite, positionnez les deux demi-fourreaux l'un sur l'autre (le second en dessous) en prenant votre lame en sandwich. Quand les deux planches de bois sont bien alignées, retirez celle du dessus, et tracez le contour de la lame sur la deuxième planche. Vous pouvez alors creuser la deuxième forme de lame dans la dernière partie du fourreau. Collez maintenant à la colle blanche d'écolier,ou la colle à bois (aussi bien mais plus cher) vos deux moitiées , pour constituer un fourreau complet.
Celui ci à cependant une section laidement et inconfortablement rectangulaire. Et bien limez maintenant ! Affinez (pas trop) le fourreau. Arrondissez les angles. Sculptez arabesques dragons et gargouilles si le coeur vous en dit. Poncez, peignez, vernissez, ou recouvrez de tissu ou de cuir. Vous pouvez maintenant protéger et suspendre votre étui comme décrit plus loin. (Cependant, des bouterolles en métal sont ici préférables a celles de cuir du fourreau en carton -)`.
Autrement en plus simple et surtout plus rapide à fabriquer, si vous n'avez que peu de temps d'argent et pas d'autres outils qu'une paire de ciseaux et une aiguille munie de fil voici comment procéder. Procurez vous d'abort les éléments suivants :
Vous pouvez maintenant découper le carton et le scotcher en position autour de la lame. Vérifier que celle ci entre et sort sans problèmes, au besoin ajouter des cales, toujours en carton, pour qu'elle le puisse.
Enduisez l'extérieur de cet étui de colle blanche, pour l'imperméabiliser. Cela augmentera en plus sa solidité. Votre fourreau est déjà fonctionnel, mais encore particulièrement hideux. Il est temps de penser à sa décoration. Prenez ses dimensions, et découpez un rectangle de tissu en fonction de celles ci; ajoutez 1cm de chaque coté pour les ourlets. Cousez ces derniers. Vous pouvez soit coudre un tube de tissu que vous enfilerez sur la gaine (pincez le bout pour le réservoir); soit coudre le tissu autour du fourreau de carton. Cette dernière méthode présente l'avantage de pouvoir bien tendre le tissu autour de l'étui quelque soit sa forme, mais a aussi l'inconvénient de devoir être fait à la main. Voici comment faire une couture invisible :
Au niveau de l'ouverture du fourreau, rabattez le tissus à l'intérieur, et cousez le.
Il ne vous reste plus qu'a mettre les bouterolles en cuir ou métal suivant vos goûts et l'aspect final que vous désirez donner. Pour terminer votre fourreau.
Bon, vu que même le vérificateur orthographique ne connait pas le mot bouterollee, j'explique:
Bouterolle (n.f., buterol) sur une serrure, plaque métallique fendue par où l'on fait rentrer la clef. Pour une arme blanche, embouts généralement métalliques situés aux extrémitées du fourreau, font partie de la garniture d'un fourreau. "Bitoniaux qu'il y a au bout du machin" J.D.Bute.
Or donc les bouterolles ont pour fonction principale, outre faire joli, de protéger les extrémités du fourreau de l'usure due aux frotements que va rencontrer celui ci au cours d'une existence que nous lui souhaiton la plus longue possible. C'est bon maintenant ? Je continue donc. Le plus simple est de prendre une laniere de cuir que l'on applique autour de l'ouverture comme ceci:
Puis de découper dans le même cuir la forme bizarre ci après, appliquée comme cela:
Pour appliquer le cuir sur le tissu du fourreau, vous pouvez soit le coudre; le riveter; le coller, enfin, c'est vous qui voyez. Si vous le souhaitez vous pouvez utiliser du métal (fer bronze, etc) en lieu et place du cuir, voire choisir un modèle plus décoratif comme celui ci, par exemple:
C'est bien beau d'avoir un beau fourreau, mais si c'est pour le tenir à la main, ou le coincer et le bousiller dans une ceinture, c'est plutot dommage. Pouvoir le suspendre à une bandoulière ou un ceinturon est nettement mieux. voici donc, ci après quelques exemples témoins de diverses époques à vous de voir celui ou ceux vous convenant où improvisez en un, si ceux ci ne sont pas a votre convenance.
