Les tricoteuses de métal n°0

Le chat de mémé Gwenn, Pie, a une passion curieuse pour un animal de cette race, outre jouer avec les pelotes de fil de fer barbelé de sa maîtresse, au grand bonheur de son vétérinaire; il s'intéresse au chapeau sous toutes ses formes...

A l'origine du chaperon, était la cape. Celle ci se munit d'une capuche, et au fil du temps, la cape diminua , pour ne plus couvrir que le haut du torse. De taille très simple en forme de cône s'évasant vers les épaules, avec juste une fente pour laisser passer le visage, ce petit vêtement de tête fût adopté par les deux sexes dans toutes les classes sociales, les matériaux servant à sa confection, variant suivant la richesse de son propriétaire; allant de la laine à la soie la plus rare doublée de fourrure précieuse. La mode évoluant, il varia tant en forme qu'en façon de le porter, et dans certaines de ses variantes changea même de nom...

Comme je l'ai dit précédemment, il commença par avoir une forme de cône. Ouvert par le bas, pour laisser entrer la tête et les épaules, une fente permettant de laisser sortir le visage. Par temps de pluie ou de froidure, c'était un habit de tête idéal, mais quand il faisait beau, il était plutôt trop chaud et inconfortable. Alors que les femmes le portaient plutôt en écharpe sur les épaules, pour mettre en valeur leur coiffure, les hommes eux, le portaient sur l'épaule, rabattaient la capuche en arrière, ou bien enfonçaient l'ouverture prévue pour le visage sur leur crâne, puis nouaient la partie formant cape autour de leur tête, tout en coinçant la pointe dans la noeud ainsi formé, le bas de la cape formant crête plus ou moins retombante sur le coté gauche du visage.

Cette dernière méthode de port du chaperon, se développa tant et si bien, que la pointe et/ou la cape s'allongèrent démesurément atteignant parfois des longueurs de deux mètres. Cette démesure, en vogue dans la noblesse, conduisit à des chaperons ne pouvant plus être portés suivant leur fonction première, la cape et la queue descendant bien en dessous des pieds de leur utilisateur, ce qui fait que ces modèles n'étaient plus portés que noués sur la tête suivant des coupes à la mode du jour. Ce modèle de chaperon pour hommes finit même par avoir le noeud de tissu figuré par un bourrelet d'étoffe, la crête et la queue étant rapportées. Quand le temps ne le nécessitait pas, ce chapeau en forme de chaperon était posé sur l'épaule droite.

Le chaperon féminin, subit lui aussi une évolution, ici aussi, la mode fit s'agrandir la queue de cette coiffe, mais afin de ne pas bousculer les coiffures parfois fort élaborées des dames, il s'ouvrit complètement sur le devant, un lacet venant l'assujettir sous le menton et fut parfois appelé gonelle. Là aussi, le port en fut varié, l'utilisatrice jouant entre les possibilités offertes par l'ample tissu de la capuche, qui pouvait aller jusqu'à cacher le visage mais que l'on pouvait aussi plier et replier pour mettre en valeur le joli minois encadré par ce tissu parfois raffiné, la queue de tissu pouvait simplement maintenir le tout en place ou être utilisée pour encore mieux mettre en valeur une coquette. La queue pouvait servir à mieux fixer la capuche sur la tête pour les deux sexes, soit en faisant un noeud horizontal au sommet du crâne, soit en faisant une boucle nouée allant du dessous de la nuque, au sommet du front, évitant ainsi qu'une capuche trop ample ne retombe sur les yeux. Aussi, par temps froid, cette même queue faisait un excellant cache col en faisant plusieurs tours autour du cou. Si elle n'était pas utilisée, on la coinçait dans le dos à la ceinture, pour éviter qu'elle ne traînât au sol.

Voici après l'exemple primitif, quelques exemples plus élaborés de coupe de chaperons et de gonelle; pour plus d'exemples sur la manière de porter cette coiffe, consultez donc les magnifiques ouvrages de François Bourgeon.

Bibliographie:
Encyclopédie médiévale de Violet le Duc éditions inter livres;
Brunelle et Colin par Bourgeon et Génin éditions Glénat
Les compagnons du crépuscule Par F. Bourgeon éditions Casterman
Dans le sillage des sirènes (autour des compagnons du crépuscule de François Bourgeon) par Michel Thiebaut Edition Casterman